Un arbre légendaire
Vous l’avez certainement déjà vu, ce magnifique chêne au tronc imposant (9 mètres de circonférence) a vu le jour il y a plus de 1000 ans au lieu dit les rues Eon à Concoret.
De nombreux visiteurs viennent lui rendre hommage où se ressourcer à l’ombre de sa généreuse ramure. Mais notre chêne millénaire a subit les outrages du temps et l’ONF a dû plusieurs fois intervenir pour lui porter secours. les techniques utilisées ne font pas l’unanimité. j’ai pu m’en rendre compte lorsque des travaux de coupe et de rebouchage ont eu lieu en 2014. . L’âge, mais aussi le manque d’eau qui a sévit entre 2008 et 2011 l(a beaucoup affaiblit. Les plus hautes branches sont mortes et risquaient de tomber au moindre coup de vent sérieux.
Il faut rappeler que cet arbre tient sa longévité d’une source qui rafraîchit et hydrate ses racines. Il a besoin de 800 litres d’eau par jour. En témoigne la branche fourmilière qui le relie à la terre.
Élaguer et reboucher les trous
Le plus urgent consistait alors à élaguer les hautes branches qui étaient devenues des tire sève et qui l’affaiblissaient. Selon le spécialiste de l’époque, le chêne peut encore vivre deux siècles, à condition de prendre soin de ce vénérable vieillard. Il aura donc fallut enlever l’abanage (les filins qui retiennent les branches), reboucher certains trous qui risquaient de le fendre en deux.
Par ailleurs, cet arbre magnifique qui aurait servi de refuge à l’abbé Guillotin pendant la révolution est entièrement creux ce qui le rend fragile à son environnement et parfois dangereux pour les visiteurs. Des nids de frôlons ont été repéré et il a été question de limiter l’accès à son antre. Les travaux ont été réalisés grâce à une nacelle.
Un travail inédit de reconstruction en 2000
Marc Benredjem est technicien forestier à l’ONF. C’est lui qui avait été appelé auprès du district de Mauron quand en 2000 l’arbre a été acheté par la commune de Concoret. Il a alors imaginé un système de passerelle et d’esplanade en pin massif entièrement monté sur caillebotis.
Cette technique permettait l’écoulement de l’eau, le passage des visiteurs sans abîmer les racines.
Le chêne qui mesurait alors au moins 26 mètres avait été foudroyé pendant la tempête de 1987 et il en avait souffert. A de nombreux endroits du tronc, des trous risquaient de compromettre sa solidité.
Il a fallut imaginé un système d’écorce en résine pour appliquer de pansements sans compromettre l’aérobiose ( circulation de l’air).
Marc est chirurgien arboricole. Il était déjà intervenu dans le midi pour des tilleuls. Mais cette intervention sur le chêne restait inédite. Mission réussie puisque l’écorce synthétique est restée en place et a été parfaitement acceptée par le sujet.
Aujourd’hui, le Chêne Guillotin est l’un des arbres les plus visités de Bretagne. Il a concourut pour la place du plus bel arbre de France en 2016 et est arrivé 3ème.
Cette nature si fragile, source d’inspiration
Cet arbre a un côté magnétique et j’adore le saluer quand je passe devant. La main sur son écorce rugueuse, il me semble (l’esprit divague) ressentir son bouillonnement intérieur. Pas étonnant qu’il m’ait inspiré lorsque j’ai voulu rendre hommage aux arbres remarquables de cette forêt. ce sont des temples naturels, des lieux de recueillement. Respectons-les.